Selon le secrétaire général de l’UNSA, reconduit au sein d’un bureau resserré (*), son organisation progresse rapidement dans les entreprises, à tel point que 49% des 1 200 délégués du congrès appartiennent désormais au secteur privé, contre seulement 27% lors du congrès de Montpellier en 2015.
18 000 adhérents de plus dans le privé
Le syndicat autonome dit avoir gagné 18 000 adhérents de plus dans le privé depuis 2019 (elle en a perdu 3 000 dans le public), avec une dynamique marquée dans l’industrie, les banques, les commerces et services, sans oublier le cas à part du syndicat des assistantes maternelles, passé en 7 ans de 2 300 à 9 000 adhérentes. “Nous avons plusieurs dizaines de responsables d’unions départementales issus du privé, comme dans le Loiret où notre responsable est le secrétaire du syndicat d’Orangina”, se félicite le secrétaire général de l’UNSA. De là à espérer voir l’UNSA franchir bientôt le seuil des 8% synonyme de représentativité nationale interprofessionnelle, l’union autonome étant créditée pour l’heure de 5,9% des voix ? Laurent Escure demeure prudent. S’il pense gagner au moins un point supplémentaire en 2025, il confie plutôt tabler sur 2029 pour passer le cap des 8%. Pour y parvenir, l’union syndicale autonome, qui ne dispose pas des mêmes moyens que les confédérations, compte sur ses outils de service : Please, la plateforme d’appui aux militants, qui a aidé en 3 ans 2 000 équipes syndicales, et Oops, un outil de pilotage des organisations. Mais cela reste tendu, confie Laurent Escure : “Le conflit des retraites a beaucoup mobilisé nos ressources, déjà sollicitées par la crise sanitaire”.
Le débat sur la gouvernance
Concernant les points ayant suscité certaines critiques de militants en début de congrès au sujet de la gouvernance, Laurent Escure a exprimé un souhait de conciliation en proposant des réunions régulières entre les différentes parties (organisations syndicales autonomes, fédérations, union nationale). A ses yeux, il s’agit d’une crise de croissance d’une organisation qui flirte désormais avec les 200 000 adhérents : “L’UNSA, qui a longtemps été une organisation fragile et en mode survie, est désormais plus assurée sur son existence avec un résultat net qui nous permet d’investir pour rendre de meilleurs services aux travailleurs et pour développer nos équipes militantes. Nous pouvons désormais nous intéresser davantage au fonctionnement interne, dans une organisation qui doit rester originale”.
Le texte de la résolution entérine ce point. Refusant “le syndicalisme politisé et bureaucratique”, le texte réaffirme “l’autonomie de ses composantes (fédérations et syndicats) qui sont constituées d’un modèle original qui rejette la construction confédérale à la faveur d’une union solidaire et volontaire des différents acteurs de la démarche syndicale”. Mais l’autonomie n’exclut pas une forme de contrôle : l’union se réserve le droit d’exclure une structure ne respectant pas la charte de valeurs et la charte éthique, solidaire et financière de l’UNSA.